Le Tigre des Montagnes de Murasaki
Vertueux guerriers du levant, Musashi reçut jeune l’éducation qui seyait à son rang de noble combattant. Les devoirs et obligations morales des guerriers furent apprises et les grands principes de la Voie furent enseignés : Loyauté, Courage, Honneur et Bienveillance en étaient ses fondements. L’art de la tactique ne fut point éludé, le jeune seigneur montrait persévérance et ardeur à l’entraînement aux armes. C’est à l’abri des murs du palais de son père que sa jeunesse coulait paisiblement. Mais les hérauts des ténèbres annoncèrent la venue des rois barbares. Des armées furent levées et l’on marcha à la rencontre des hordes sanguinaires, prêt à chasser ces sauvages de nos plaines et de nos forêts. A force d’assaut toujours plus terribles, les rustres guerriers vinrent à bout de la résistance qui s’était organisé tant bien que mal sur l’ensemble de Nihon, l’île de l’est lointain. On racontait même que le Grand Roi avait perdu la vie face à un de ces guerriers venus des enfers. C’était la fin… Alors que les survivants fuyaient, errant dans l’immensité du Grand Océan sur de frêles embarcations, Musashi gisait encore sur le champ de bataille, à moitié mort. C’est au prix des grandes souffrances qu’il parvint enfin à se lever avec l’aide de son sabre, seul vestige de sa gloire passée, il posa son regard aux alentours, tout n’était que cendres et corps en décomposition, garde manger des corbeaux et autres chiens affamés. Des larmes vinrent ruisseler le long de ses joues…
Il ne restait plus qu’à mourir, elle viendrait lentement cette mort qu’il n’avait jamais redouté mais au moins il rencontrera la fin des guerriers, il dégaina son sabre plus court avant de s’agenouiller, la pointe de la lame était maintenant tourné en direction de son abdomen, sa respiration devint plus calme, il murmura :
Tous les peuples naissaient au bonheur inouï
Des trois phases d’un monde soudain épanoui
Son des flûtes et cloches, univers d’harmonie
Qui eut dit que cela sera si tôt fini
Se muant en un sinistre cliquetis d’armes,
Lances et espadons, et piques et guisarmes ?
Qu’au château de Murasaki il y aurait des preux
Au repaire de Kawanakajima, des braves valeureux ?
Grandeur et décadence étaient prédestinées
Œuvre du bien, du mal et de la destinée !
Vint alors des bruits de pas, les moines guerriers de Murasaki ! Recouverts de grandes capes sombres tachées de sang, il avançait en un funeste cortège, la foret de Naginatas gardait un grand palanquin sacré en son centre. Le moine qui tenait la tête de l’escorte s’avança vers Musashi, il posa sa main sur le sabre du guerrier, on ne voyait pas son visage, seul ses yeux pénétraient l’âme du vaincu, il le leva et l’invita à rejoindre la troupe, sans un seul mot. Le malheureux Musashi s’exécuta lui aussi sans une seule parole, ses sabres étaient dans leurs fourreaux, son esprit vide s’était comme évanoui. La marche vit passé deux aubes, et au crépuscule du deuxième jour la mer les attendait en contrebat des falaises escarpées de la côte.
En descendant le long d’un tortueux chemin, Musashi put apercevoir une embarcation d’une taille impressionnante, équipée d’une grande voile couleur ocre. Lui aussi aura donc finit par fuir. On embarqua le palanquin sur le navire qui s’enfonça encore plus dans les flots déchaînés, le vent fit errer longtemps les moines et leur « invité » sur les Océans, pas un mot ne fut échangé, tous effectuaient leurs taches dans un silence absolu, aucune plainte ne s’élevait, Musashi restait quand à lui, couché sur une banquette qui faisait office de lit, le frère supérieur vint un jour, accompagné des deux acolytes puissamment bâtis. Le guerrier se releva avant de s’incliner. On lui tendit un parchemin, le silence devint vraiment pesant, Musashi le parcourut, il s’agissait là d’un certificat de moine, il dégaina son sabre court et s’entailla légèrement le doigt, une goûte de sang s’écoula le long de son pouce, il appuya celui-ci sur le certificat, son avenir serait donc lié à ses hommes qui lui sauvèrent la vie voici bien des jours. La voix douce du moine se fit enfin entendre alors que les deux acolytes s’avançaient vers Musashi pour tondre ce dernier.
Le moindre brin ne sera épargné !
Les six racines des sens seront rognées !
Par la vertu de la tonsure
Est bannis tout désir impur.
Un sourire éclaira le visage du vieux moine, il posa sa main avec bienveillance sur le crâne complètement chauve de Musashi
Une lueur d’éclat divin
Passe mille onces d’or fin
Que la lumière de la loi
Descendre désormais sur toi
Dragon-Céleste est le prénom
Qu’en ce jour nous te conférons
La naginata ainsi que de nouveaux habits furent apportés pour que Musashi puisse enfin faire véritablement partie de la communauté de ces guerriers sous les cieux. Sa lame serait donc au service de Dieux mais encore fallait il rejoindre une terre pour combattre les athées et chasser les démons de ce monde. Deux jours passèrent encore il n’y avait plus de vivre dans les cales, on se nourrissait de quelques poissons péchés depuis le pont, l’eau était depuis longtemps rationnés et même le plus endurcis des moines commençait à montrer des signes de faiblesse. Musashi méditait à l’avant du navire, assis dans la position du lotus, le doux vent de la mer caressait son visage des cris qui venait de loin le firent sortir de son état doucement, qu’étais ce donc ? Des formes se détachait sur l'océan et fondaient maintenant sur l’embarcation, elles seraient bientôt sur eux.
Empoignant leurs armes les moines se précipitèrent sur le pont supérieur ils formèrent un carré, les lames de leurs hallebardes pointées vers les cieux, Musashi était dans les rangs prêt a faire face avec courage, les cris se rapprochaient on sentait l’odeur du sang, des barbares avaient aborder le navire après un violet éperonage ! Des dizaines de ces immondes humains fondaient sur eux, hurlant à la mort de leur futur victimes, le choc fut violent trois braves furent écrasés sous les coups des terribles marteaux de guerre ennemis, Musashi avait le visage couvert de sang, il en était déjà à sa cinquième victime un monstre de plus de deux mètres l’empoigna à la gorge il lâcha le manche de sa Naginata sous le choc, il fut soulevé du sol, ses pieds ne touchaient plus le sol, mais il reprit ses esprit et dégaina son sabre court, vif comme l’éclair il le planta dans la gorge du guerrier, il hurla sous le coup de la douleur et balanca Musashi par dessus bord.
Son corps dériva longtemps avant de s’échouer sur une plage de sable noir, des bruits de sabots réveillèrent Musashi en sursaut, il posa sa main instinctivement sur son sabre, la tête lui tournait encore mais il trouva les forces de se relever pour faire face aux guerriers qui avançaient dans sa direction, ils était revêtus d’étranges armures dorées, inhabituelles sur Nihon, le cavalier de tête fit un signe à la troupe et tous s’arrêtèrent, il posa pied a terre et fit quelques pas en avant, toisant de haut Musashi qui était toujours sur ses gardes, le cavalier s’éclaircit la voix :
Par ordre de son altesse impériale nous avons l’obligation de contrôler les documents de toute personne qui nous semblerait suspect à nos yeux, je vous demande donc vos papiers !
Musashi répondit sans sourciller
Je n’ai rien sur moi, je me suis échoué sur cette île mon bateau a été atta…
Il n’eut pas le temps de continuer que l’officier impérial l’interrompit
Vous nous suivrez donc pour un interrogatoire dans le poste de garde le plus proche !
Garde emmenez ce campagnard à la garnison je l’y interrogerais après mon inspection des frontières nord.
Deux hommes s’avancèrent alors vers Musashi, on lui demanda de remettre sa lame…
Grande était l’habileté aux armes des guerriers du levant, il s’infiltra entre les deux hommes parant un coup qui venait de la gauche avec son sabre court et égorgeant le second dans une grande gerbe de sang à l’aide de son katana, un cheval fonça sur lui au galop la lance s’abaissa prête a terrasser Musashi, celui-ci bondit sur le coté et frappa le flanc du cavalier, qui s’effondra mort, le capitaine qui voyait ses hommes tomber les uns après les autres préféra fuir en bon soldat de l'Empire…
O Dieux de la guerre, votre serviteur vous remercie pour ce sang impure verser afin de purifier ces athées, puisse votre humble serviteur être assez fort pour les terrasser tous et venger ainsi mes frères tombés.
Il avait posé un genou a terre et se relevait maintenant afin de partir à la recherche des siens qui devait avoir débarqué sur cette île qui semblait immense...
----------------------------------------------------------------------------
hrp : voici un petit texte de présentations pour un recrutement, n'hésitez pas à répondre en rp si vous appreciez cette forme d'écriture ou en hrp